C’est un collier ras de cou d’inspiration Belle Epoque imaginé par John Galliano pour la collection prêt-à-porter automne hiver 1998-1999…
… et présenté dans l’exposition Dior, jardins enchanteurs jusqu’au 2 novembre 2025. Cinq cadres ovales maintenus par six rangées de perles rondes, pleines ou ajourées, renferment des fleurs séchées, chacun constituant une composition végétale unique de format miniature. Trois pendentifs en partie basse complètent l’ensemble dont la délicatesse le dispute à la fantaisie.


Exposer ce bijou supposait une restauration préalable
La surface était devenue terne, et les manipulations, malgré toutes les précautions requises, avaient engendré des ruptures de fils métalliques ou des décollements d’éléments, notamment de perles, particulièrement fragiles. Un des médaillons s’était également trouvé désolidarisé de l’ensemble. Le Musée Christian Dior a fait appel à la restauratrice Anne-Marie Geffroy, conservatrice restauratrice spécialisée dans les arts du métal et agrée pour intervenir sur les collections des Musées de France. Nettoyage des surfaces, allègement des rayures sur les médaillons en résine, refixage du médaillon désolidarisé et des décors ayant subi un soulèvement, refixage des perles et reconstitution de plusieurs chaînettes manquantes au revers : telles ont été les interventions de la restauratrice dans le respect des principes déontologiques fondamentaux, notamment la réversibilité de l’intervention, sa lisibilité et sa documentation. Il est en effet essentiel de pouvoir comprendre les différentes interventions au fil du temps sur un objet. Un rapport de restauration précis et assorti de photographies accompagne donc systématiquement toute restauration. Celle-ci a fait l’objet, comme pour tout pièce des collections du musée, d’un avis favorable préalable de la commission scientifique de restauration des Musées de France sur la base d’une demande d’avis dont le dossier a été rédigé par la régisseuse des collections, Fanny Murison, qui a suivi toutes les étapes de la restauration.
Ayant retrouvé son intégrité et son lustre juste à temps pour l’exposition,
le collier est magnifié au sein d’une vitrine de la section « Christian Dior, apprenti jardinier », et mis en regard de modèles Haute Couture brodées de fleurs des champs, notamment les célèbres modèles Vilmorin et Andrieux de la collection printemps été 1952. Si près de cinquante années séparent ces créations de la maison Dior, une inspiration commune les unit, celle du jardin et des fleurs si chers à Christian Dior.
Découvrir les expositionsPhotographies : Raphaël Dautigny et Anne-Marie Geffroy, Icare Metal